Nous verrons dans cet article les principes généraux, les méthodes d’entraînement et enfin la conception d’un programme d’entraînement du chien de sport. Ce programme doit permettre au chien de progresser rapidement mais avec le maximum de sécurité.

 

1. Les principes généraux

 

1.1. L’entraînement croissant

Le principe de l’entraînement croissant repose sur l’augmentation du volume et de l’intensité des exercices dans le processus d’entraînement du chien. Chez le débutant, l’augmentation du volume va de pair avec l’augmentation de l’intensité, mais l’augmentation de la difficulté des exercices devra se faire très graduellement. Chez le chien déjà bien entraîné, cette augmentation peut se faire par bond, si l’on met en place un suivi vétérinaire régulier pour ne pas dépasser les capacités physiologiques de l’animal.

 

1.2. L’entraînement continu

Le principe de l’entraînement continu correspond à une succession régulière d’entraînements qui conduit à une amélioration suivie de la capacité à la performance, jusqu’à ce que soit atteinte une limite déterminée par les facteurs génétiques. Une interruption dans la continuité de l’entraînement, par blessure par exemple, induit une chute des performances d’autant plus rapide que l’augmentation des capacités a été efficiente. Il faut donc savoir que le traitement de l’affection en cause n’est bien souvent pas responsable dans les faibles résultats enregistrés mais proviennent en très grande partie de la raison de l’arrêt.

 

1.3. La périodicité des entraînements

L’athlète ne peut pas rester toute l’année dans le même état de forme. Par conséquent, il faut procéder à des modifications périodiques dans l’alternance des séances d’entraînement et de récupération, dans l’intensité et le volume de travail demandé… Le plan d’entraînement doit être divisé en trois périodes : préparation (entraînement), compétition (maintien de l’état de forme) et transition (désentraînement). Une structuration selon ce principe permet d’éviter le surentraînement, d’atteindre une performance optimale au moment choisi, et de travailler sur plusieurs saisons successives.

 

1.4. La variation des difficultés d’entraînement

La variation des difficultés joue un rôle très important, lorsque plusieurs facteurs physiques interviennent dans une même discipline : force, vitesse, endurance, coordination… Chez le chien entraînement en endurance poussé sollicite, outre les réserves en gras, les réserves de glycogène du muscle. Une période de repos est nécessaire pour régénérer ces réserves et retrouver la capacité de performance initiale. On peut aussi solliciter une autre fonction métabolique de l’organisme, faisant appel aux réserves d’ATP et de créatine phosphate. Cette énergie dite instantanée est nécessaire pour des efforts très brefs. Un entraînement de qualité passe donc par une alternance d’efforts d’endurance et d’efforts brefs. Ceci permet de gagner en intensité et en volume, respectivement par des efforts brefs et longs.

 

1.5. La succession judicieuse des exercices

La succession judicieuse des exercices est fondamentale si l’on veut lors d’un même entraînement, améliorer différentes composantes de la performance. Le chien alors est soumis, après un échauffement complet:

  • En début de séance, à des exercices dont l’efficacité requiert un état psychophysique reposé (coordination, vitesse, force explosive et maximale…)
  • Ensuite, à des exercices dont l’efficacité repose sur une récupération incomplète (endurance et force)
  • Enfin, à des exercices favorisant le développement de l’endurance.

 

2. Les méthodes d’entraînement

 

Chaque programme d’entraînement doit développer le ou les systèmes qui prédominent dans l’activité physique ou sportive. L’entraînement doit comporter :

  • Un entraînement du système de transport de l’oxygène.
  • Un entraînement musculaire, surtout des membres et du dos.
  • Un entraînement destiné à entretenir la mobilité articulaire, ce qui améliore le métabolisme du cartilage et favorise la coordination des mouvements.

 

Pour développer ces formes de puissances, quatre types d’exercices sont possibles :

  • Le renforcement des tendons et ligaments et le développement de la force musculaire. Ils font appel à des phases d’activité très intense de quelques secondes : montée de buttes, traction d’un pneu sur une courte distance…
  • La puissance anaérobie. Elle est améliorée grâce à des successions de périodes d’activités intenses, d’environ une minute, et de périodes de repos et d’exercices modérés de trois à quatre minutes.
  • La puissance aérobie. Des phases d’exercices d’intensité inférieure à la puissance maximale, de quatre à cinq minutes, permettent de développer cette puissance aérobie.
  • L’endurance. L’aptitude à l’endurance est liée à la mise en œuvre de périodes d’activité ou d’intensité modérée, durant quarante cinq minutes à une heure.

 

 

 

3. La conception d’un programme d’entraînement

 

La conception d’un programme d’entraînement tente de transposer au chien certaines méthodes d’entraînement du sportif humain.

 

3.1. L’entraînement par intervalle

Il est fréquemment utilisé et consiste en une suite d’exercices entrecoupés de périodes de récupération. La récupération peut être de deux types selon l’effort demandé : la récupération active (marche rapide ou au trot) ou la récupération passive (repos ou marche lente)

 

3.2. L’entraînement continu

Dans ce genre d’entraînement, on impose à l’animal le parcours de distances relativement grandes par le biais d’une course ininterrompue (donc en aérobiose). Cet entraînement est important pour la recherche de l’endurance.

 

3.3. La course fractionnée

Celle-ci diffère de l’entraînement par intervalle par la distance à parcourir, qui est proche de la distance de compétition, et par le degré de récupération entre les répétitions (le plus complet possible).

La conception d’un programme d’entraînement convenable nécessite donc de bien connaître les conséquences biologiques et physiologiques de chaque type d’effort chez le chien. De plus, les particularités individuelles font que l’entraînement des sportifs canins impose un suivi répété et sérieux en cours de saison. Celui-ci est le seul garant d’une adaptation de l’effort à l’organisme du chien.